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histoire oubliée des peuples Bamileke

L’origine des Bamilékés

Il est difficile de remonter dans le temps au-delà des Tikar dont sont issus les Bamilékés. Les historiens retracent l’histoire des Bamilékés à partir du déclin de la Nubie lorsque des envahisseurs arabes attaquèrent cette contrée et emmenèrent des populations réduites en esclavage dans le nord, entre 1171 et 1250.

Luboš Kropáček note qu’au cours de cette période, la Nubie connaît la menace permanente des groupes de pillards du désert qui brûlent les villages, détruisent les norias et déplacent les populations réduites en esclavage dans le Nord. D’autres pensent que les Bamilékés seraient venus d’Égypte ou de la Haute Égypte et auraient quitté cette contrée qui leur était hostile pour se diriger vers l’Afrique Centrale.

Certaines sources comme celle de l’Abbé Thomas Ketchoua, révèlent que les Bamilékés (Cameroun) seraient issus du peuple d’Israël, de la tribu de Judas, qu’ils seraient rentrés en Égypte et arrivés, par un chemin détourné, en Éthiopie. Cette thèse se fonde sur Jérémie 44 :8 et 14 :13. Enfin une autre thèse encore plus mythique soutenue par Rundé, raconte que lorsque Mahomet est apparu pour prêcher l’Islam, les Mboum (ancêtres des Bamilékés) se sont opposés à cette nouvelle religion. Une guerre s’engagea entre les deux communautés.

Les trois fétiches Mboum qui étaient dans la Kaaba se seraient envolés vers une destination que les Mboum suivirent. C’est ce mouvement qui amena les Mboum jusqu’au plateau de l’adamaoua. Selon Justin Mouafo, le mot Bamiléké serait le dérivé de Pue melekeu qui veut dire : ‘les habitants des montagnes et des ravins ou des rochers’. Cette découverte est en accord avec celle de l’Abbé Ketchoua qui nous apprend que les gens de Fontem nommèrent les Bamiléké Mbuo-me le ku.

(Source : Rév. Alain Bouwa)

Linguistique

Article détaillé : Langues bamiléké.

Les Bamilékés parlaient une langue unique, le bamiléké, jusqu’à leur démembrement au milieu du XIVe siècle, à la mort de leur souverain. Du bamiléké naquirent le bamiléké-bafoussam et le bamoun. Le bamoun se ramifia en une vingtaine de sous-variantes dialectales avant de se voir unifié par le sultan Njoya au début du XXe siècle. Pour sa part, le bamiléké-bafoussam continua à se ramifier pour donner naissance, au fil des siècles, à des dizaines de variantes dialectales, elles-mêmes possédant des sous-variantes plus ou moins négligeables. Le bamiléké-bafoussam est donc la langue-mère des autres dialectes bamilékés, hormis le bamoun.

Religion

Case typique de l’architecture BamilekeArticles détaillés : Chefferie Bamiléké et Chefferie traditionnelle au Cameroun.

Les toitures des chefferies bamilékés sont le plus souvent de forme pyramidale, et à juste titre (lire D. Toukam, par ex.).

Les Bamilékés sont, en matière spirituelle, d’une grande complexité : ils ont une religion bipolaire héritée de l’Égypte antique : le culte des ancêtres et le culte des divinités. S’ils reconnaissent que Dieu peut être atteint au travers de ses anges (divinités), ils savent aussi — grâce notamment aux oracles et médiums — que leurs ancêtres décédés peuvent intercéder auprès du divin pour leur cause. Jésus, par conséquent, n’est pas « la seule voie » pour atteindre le Seigneur comme le pensent les Chrétiens. Pour rappel, les Bamilékés sont polytheïstes3,5.

Topographie

Les hauts plateaux bamilékés de l’Ouest-Cameroun sont connus pour leurs paysages de bocage. Dans un contexte topographique de hauts plateaux étagés, caractérisé par une succession de collines dominées par quelques montagnes isolées pouvant atteindre ou dépasser 2 000 m d’altitude, l’exploitation du sol est fondée sur une judicieuse association de l’agriculture et de l’élevage du petit bétail. L’espace utile, support du peuplement et des activités est appréhendé au travers des distances en rapport avec les temps de déplacement entre les lieux sociaux et/ou de production : éloignement ou rapprochement à partir du lieu de résidence, du siège des institutions traditionnelles, du « point central » de la chefferie… Ces lieux sociaux à partir desquels s’organise la vie des communautés locales sont eux-mêmes différenciés par rapport à leur position topographique : soit sur le haut (toutes parties hautes qu’elles soient sur colline ou sur montagne) ou vers le bas (dépressions, vallées, parties avals des versants). Cette conception dipolaire de l’espace a prévalu lors de l’occupation de la région et au découpage de l’espace en chefferies traditionnelles (une centaine de chefferies sur environ 6 000 km2). À l’intérieur des différentes chefferies, le découpage administratif traditionnel en quartiers s’est largement appuyé sur les notions de haut et de bas. Il en a été de même pour l’implantation des unités d’habitations familiales, pour l’édification et l’extension des haies vives et pour l’aménagement paysager de l’espace

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